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Abdoulaye DIOP, un rescapé de la vie ou la résilience faite personne

Une fois n’est pas coutume, dit l’adage, car dans cette interview l’invité n’est pas un artiste. En effet, Mame Coumba DIA, la diva de “CONFIDENCE” reçoit Monsieur Abdoulaye DIOP, Directeur Exécutif de l’Ecole polytechnique féminine de Dakar, un homme passionné de technologie, un enfant de la banlieue.

Face à face très instructif entre Abdoulaye DIOP et Mame Coumba DIA

Abdoulaye est fier de la banlieue d’où il est issu. Né à Guédiawaye, il a grandi entre Pikine et Guédiawaye et, est issu d’une famille Halpoular tout en fréquentant le milieu Wolof, ce qui fait qu’il a grandi dans une diversité ethnique. Il affirme qu’il est issu d’une famille nombreuse et modeste.

Comme tout enfant de la banlieue il a profité du vécu qu’offre la banlieue, un espace où on très tôt le choix entre le droit chemin ou la vie en marge de la société.

Abdoulaye pense que beaucoup de gens se trompent en stigmatisant la banlieue car dit-il partout où vous allez il y a de bons comme des moins bons et les mieux lotis de la banlieue ne font pas de bruit, ils font dans la discrétion. Il explique que cette vision que les gens ont de la banlieue n’est pas l’apanage du Sénégal partout où vous vous rendrez dans le monde les habitants de la banlieue sont toujours vu comme des délinquants, des marginaux ou des parias. Pourtant, affirme-t-il, beaucoup d’habitants de la banlieue figurent dans les instances de prises de décision, c’est pourquoi il l’appelle “bon lieu”.

La banlieue un espace de combat, un espace de survie, d’expérience où il faut se battre pour réussir. Etre fort reste la seule alternative pour pouvoir y effectuer un choix de vie. C’est ce qui fait la fierté des banlieusards. Banlieue rime aussi avec solidarité et dignité.

Abdoulaye a fait ses humanités à Pikine à l’école 3, puis au CEM Fadilou DIOP puis rejoint le Lycée Limamoulaye le tout sous le contrôle strict de sa maman. Mais ce n’était pas évident à cause de l’environnement : football, lutte, “faux lionx”..

Le très sympathique Abdoulaye DIOP

Féru de football, il signe un pacte avec sa maman, avoir de bonnes notes pour pouvoir aller taper sur le ballon. Il a joué dans de grandes équipes de navétanes.

Après le décès de son navigateur de père, les choses se compliquèrent un peu mais l’implication de sa mère atténuera beaucoup de choses. Commencent alors la période de débrouillardise: pour aider sa maman Abdoulaye Diop vend de l’eau, sa mère aussi tout en y associant la vente de crème glacée.

Abdoulaye explique avec humour que comme la plupart des jeunes de la banlieue, il a eu aussi à fréquenter le marché syndicat pour y commettre des larcins et le fruit de leur chapardage était revendu.

A 12 ans, le jeune Abdoulaye est envoyé au marché syndicat pour y évoluer en tant que commerçant de pierres de calcaire. C’est le choc de sa vie. Mais très vite il se rend compte que c’est un commerce prospère qui rapporte beaucoup et le produit n’est pas périssable.

Puis très entreprenant, il commence à vendre du thé et commence à avoir beaucoup de clientèle. Il aussi vendu des pastèques, des oranges… et ce, durant toute la période des vacances.

Avec le recul, il se rend compte qu’il y a beaucoup appris en expériences humaines.

Lorsque la France commence à verser la pension de son père, il conseille à sa mère d’acheter une maison. Elle en achète une à Guédiawaye.

N’ayant pas du le aac avec mention, il envisage de se représenter mais sur les conseils de sa maman il recule. Il y prend au passage une leçon d’humilité avec un échange avec sa génitrice. Il en sort motivé car tous les diplomes suivants qu’il obtiendra ce sera avec au minimum mention assez-bien.

La vie à l’université ne fut pas facile car le jeune Abdoulaye pense toujours à émigrer. Les choses furent difficiles sans soutien. Mais il garde une certaine fierté car pour la première fois il est payé pour étudier. Il achète un ordinateur et partage une partie de l’argent entre sa mère et ses tantes.

Au bout de deux années de fac, il ne sent plus à l’aise dans cet espace surtout qu’il sentait qu’il voulait soutenir sa mère financièrement. Il obtient une bourse de formation et devient titulaire du BTS au bout de deux ans.

Au moment de s’inscrire en Licence il obtient une préinscription. Mais on lui refuse le visa, il est abattu. Mais après moult péripéties il obtient une bourse, y fait sa licence y obtient son premier emploi et fini par diriger l’Etablissement. Il y restera pendant 8 ans.

Il se souvient qu’en classe de seconde, il avait perdu la vue et plus tard la mémoire en plus des hallucinations, ce qui va renforcer ses liens avec sa maman. Elle se démène comme pas possible pour sauver son enfant (médecine moderne comme traditionnelle, marabouts, guérisseurs..). Il considère que ce fut la période la plus difficile de sa vie mais aussi la plus instructive.

Mame Coumba DIA en mode psychologue

Abdoulaye est enfin guéri. Sauvé par un ami de son père qui l’a soigné. Sa maman en pleur lui raconte quelques instants des moments difficiles passés.

Désormais dans sa vie de tous les jours Abdoulaye se consacre à son travail et ne retient aucun détail des choses qui lui arrivent.

Après avoir dirigé un second établissement d’enseignement supérieur il rencontre celui qui va investir pour mettre sur pied l’établissement qu’il dirige aujourd’hui mais il fut auparavant leur consultant pendant 7 mois.

Très humble, Abdoulaye assène qu’il n’a pas fini d’étudier, il est prêt à suivre des cours.

Il aurait tellement aimé que son père soit là pour jouir du fruit de son travail mais il se rattraper avec sa maman qui est SON TOUT. Elle toujours été là pour lui, lui a donné l’éducation qu’il faut et la foi en Dieu nécessaire pour faire face aux aléas de la vie.

Il dit prendre les choses comme elles viennent, il commence à faire de la politique en s’engageant auprès du Pr. Marie Teuw Niane qui vient de lancer son Mouvement politique. (Mouvement pour la transformation nationale).

Il émet beaucoup d’appréhension du fait de la situation politique tendue au Sénégal, il dit que même sur plan économique il y a des inconvénients. Il appelle toutes les parties à plus de responsabilité.

Aux jeunes il demande de ne pas être paresseux, d’essayer d’exceller dans leur domaine de prédilection , d’être polis, de requérir les prières de leurs parents et de donner un contenu à leur vie.

Abdoulaye DIOP, un modèle de réussite à donner à la jeunesse sénégalaise et africaine.

Moralité : Rien n’est facile dans la vie, tous ceux qui ont réussi dignement ont souffert avant

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